Lorsque l’heure des vendanges arrive, l’effervescence dans les vignes est à son comble. C’est l’accomplissement de mois de travail et d’efforts considérables, qui se jouent au quotidien, pour garantir une qualité exemplaire des raisins afin de produire un vin d’exception. Malheureusement, au vu du réchauffement climatique, ces derniers doivent adapter leurs pratiques. Découvrons ensemble de quelle manière.
Maisons, coopératives ou vignerons, tous ont pris conscience du fait que la Champagne est un trésor rare, qui doit être soigné pour assurer sa pérennité et son héritage aux futures générations. C’est pourquoi chacun adopte des pratiques éco-responsables dans le but de maximiser ses rendements tout en respectant l’environnement.
Le réchauffement climatique est l’un des facteurs à prendre en compte. Il a un impact considérable sur la santé des vignes et les rendements, tel que l’avancement dans la date des vendanges. Aujourd’hui, elle se fait jusqu’à 20 jours plus tôt qu’il y a 30 ans. Cela représente donc des conditions de vendanges plus difficiles pour les vendangeurs qui sont confrontés à de plus fortes chaleurs lors de cette période intense. Aussi, le champagne est un vin à acidité élevée; les vendanges doivent être effectuées avant la maturation ou surmaturation du raisin pour conserver l’acidité de ces derniers. Cependant un réchauffement climatique trop marqué pourrait affecter la maturation des raisins et diminuer leur acidité, ou les amener jusqu’à surmaturation et donc réduire les rendements. Le réchauffement climatique représente donc aussi bien des défis sociaux pour les vendangeurs, que des défis environnementaux pour les vignes et les raisins.
Les pratiques éco-viticoles se répartissent en cinq catégories : Les efforts en termes de réduction de l’empreinte carbone et réduction de l’empreinte eau, ainsi qu’en respect de la biodiversité sont particulièrement déployés dans les vignes. L’économie circulaire est également favorisée, ainsi que l’objectif de certification Viticulture Durable en Champagne (l’objectif est d’atteindre les 100% d’ici 2030). Chacune à sa mesure, ces pratiques jouent un rôle essentiel dans le développement de l’économie champenoise.

RÉDUCTION DE L’EMPREINTE CARBONE
Dans les vignes, la réduction de l’empreinte carbone passe par l’utilisation de tracteurs électriques ou robots viticoles, la suppression de produits phytosanitaires, ainsi que la plantation de haies pour absorber le CO2. En guise de désherbant écologique, certaines maisons utilisent des moutons ou des chevaux réduisant ainsi le CO2 émis par les produits phytosanitaires ou machines polluantes initialement utilisées.
RÉDUCTION DE L’EMPREINTE EAU
Lorsque des produits phytosanitaires sont utilisés dans les vignes, avec la pluie par exemple, ces derniers se dirigent dans les rivières locales, endommageant la faune et la flore. Pour éviter cela, la Champagne a recours à la confusion sexuelle permettant de remplacer l’utilisation de ces produits. Aussi, l’investissement dans des aménagements hydrauliques contribue à lutter contre l’érosion des sols.


RESPECT DE LA BIODIVERSITÉ
L’utilisation intensive des produits phytosanitaires pendant le siècle dernier combinée au réchauffement climatique ont considérablement diminué la biodiversité dans les vignobles, menaçant l’écosystème précieux de la Champagne. Les vignerons adoptent désormais des pratiques innovantes telles que l’enherbement, et les désherbants naturels, la création de corridors écologiques, et l’intégration de certaines espèces d’insectes et animales dans les vignes et leurs alentours.
Par exemple, Ruinart a récemment retiré une ligne de vigne pour y installer un corridor écologique en plantant des arbres dans le but de redynamiser la biodiversité.
Grâce à toutes ces pratiques éco-viticoles, la Champagne se positionne comme l’un des terroirs les plus responsables de France.
Sources : CIVC, Thèse de Master Flavie Mamin 2024