Ce n’est un secret pour personne : 85 % des vins de Champagne sont des cuvées Brut. Elles sont élaborées à partir des raisins de l’année, auxquels le chef de cave ajoute des vins des années précédentes, dits de réserve, pour leur donner ce goût légendaire, unique et intemporel qui est la signature de chaque Maison.
Et toutes les Maisons en produisent, car la Cuvée Brut est l’essence de leur style, de leur esprit, de leur légende aussi.
Que seraient Moët & Chandon sans son Brut Impérial, GH Mumm sans son Cordon Rouge, Veuve Clicquot sans son Brut Carte Jaune ?
Si le terroir a son importance, notamment dans l’équilibre entre les trois cépages qui constituent le Champagne – soit le Chardonnay, le Pinot noir et le Pinot meunier – le climat est maître d’œuvre dans la création de cette cuvée qu’on appelle aussi « sans année ».
« Par exemple, explique Jean-Paul Gandon, chef de cave Lanson, en 2003, l’été a été caniculaire, les vendanges ont été précoces avec des raisins très, très mûrs. Il a fallu rééquilibrer leur puissance en utilisant des vins d’années antérieures plus fluides, plus fraîches afin de trouver le goût immuable et du style Maison ».
Une cuvée qui s'amuse
De toutes les cuvées, le Brut est aussi celui qui se boit le plus jeune. Il ne vieillit jamais en cave plus de deux, trois ans. Ce qui lui donne son esprit joyeux, léger. Il ne se prend pas au sérieux. Il s’amuse. « C’est le Champagne qui fait plaisir et que l’on boit sans se poser de questions », commente Dominique Pierre, directeur général des Champagnes Nicolas Feuillatte.
D’ailleurs, Madame Bollinger ne déclarait-elle pas dans le Daily Mail du 17 octobre 1961 :
« I drink it when I’m happy and when I’m sad. Sometimes I drink when I’m alone, when I have company I consider it obligatory. I trifle with it if I’m not hungry and drink it when I am. Otherwise I never touch it when I am thirsty » ?